Phémina 2020

Candice Cellier

[RE] : Les Réécritures de la chair

La dernière série de Candice Cellier, [RE] : Les Réécritures de la chair, mêle dans des diptyques surprenants, portrait de patients touchés par une reconstruction du visage et photographie des mains des chirurgiens pratiquant ces interventions en bloc opératoire. La délicatesse des visages, abimés de naissance, par une maladie ou un accident étonne parleur beauté́ et leur humanité́. Des hommes et des femmes qui, d’ordinaire se soustraient au regard fuyant les regards devenus un fardeau.

« Pourquoi accepter de montrer sa gueule en travaux ? Pourquoi refuser ? Je ne peux répondre à la place des autres, même si j’ai une idée de la force et de la détresse qui les animent, du besoin d’être reconnus tels qu’ils sont et pour ce qu’ils sont, du rêve qu’ils peuvent avoir de retrouver le visage et les fonctions d’avant la maladie ou l’accident, mais je peux expliquer pourquoi moi je figure ici. »

Philippe Lançon, extrait de la préface du livre.

L’œil de Candice Cellier, artiste photographe de 38 ans, scrute en des lieux que fuit le commun des mortels. Candice Cellier photographie en blocs opératoires depuis 2006. Son approche de la Série sort de ce monde caché des images d’une douceur et d’une poésie loin des clichés sanguinolents souvent associés aux blocs. Avec ce travail, elle questionne le beau dans ce qu’on ne veut pas voir. Elle utilise les codes du portrait de la Renaissance pour questionner sans doute plus notre faculté de regard que notre capacité de jugement, avec ces anonymes et leur histoire singulière.

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