Phémina 2021

Conditions d’accueil du festival

«Le festival Phémina est né d’une simple bonne intention en 2016, à la suite de la désormais traditionnelle journée internationale du droit des femmes. L’enjeu, le postulat de départ, était avant tout d’imaginer un événement qui puisse mettre les femmes à l’honneur, qu’elles soient photographes photographiées.
A l’époque quasiment aucun festival photo ou événement du même genre n’avait encore fait parler de lui sur ce
thème. C’est donc avec l’ivresse des explorateurs que nous nous sommes lancés dans ce projet…
Quand je dis « nous » je parle du petit collectif de photographes que nous formions sur la région de
Fontainebleau, et qui n’avait aucune expérience en la matière. La fleur au fusil (ou plutôt au boîtier) et la
bourse vide, nous avons cherché un lieu, puis des exposants potentiels pour construire ce premier festival.
Ce petit rappel historique est nécessaire pour souligner le caractère ouvertement amateur et purement bénévole de notre démarche. 5 ans après, nos fondamentaux n’ont pas changé, l’équipe organisatrice a simplement gagné en expérience et le collectif a laissé place à une nouvelle association à but non lucratif (Arts & culture
Solidaire), plus adaptée.

Le festival Phémina existe pour un seul motif : valoriser la place des femmes dans l’univers de la
photographie. Ceci passant par un coup de projecteur sur les femmes photographes en général, mais
aussi sur la façon dont les hommes les photographient.
Le festival Phémina n’est pas une entreprise (même si les problèmes sont souvent les mêmes) et n’a rien à
défendre pour lui-même, de parts de marché à conquérir ou d’actionnaires à contenter ; nous n’avons rien à
« gagner » au sens stricte du terme, pas de cagnotte à faire fructifier et encore moins de profits à envisager.
Avec une poignée de volontaires, nous n’avons comme bénéfice personnel que la joie de nous sentir UTILES
pour nos exposants, les conférenciers et par ricochet pour les visiteurs.
Comme dans tout mouvement associatif, les inconvénients en revanche sont légions : à commencer par
l’énergie considérable que l’équipe dépense dans l’organisation d’un événement de plus en plus complexe et qui
grignote beaucoup de temps dans la vie de chacun. La gestion des campagnes d’appels à candidatures,
l’organisation du jury, des dossiers, des votes, la lourde mise en place matérielle des infrastructures, la répartition
des expos, l’organisation des conférences, ateliers, lecture de portfolios, la gestion des relations et des
échanges de mails avec tous les protagonistes, la création des dossiers de presse, des affiches, flyers,
catalogues, programme détaillé, l’accueil et l’assistance aux exposants qui arrivent, la gestion des couacs (il y en
a toujours) des systèmes D à trouver, j’en passe et des meilleurs… Il ne s’agit pas de nous en plaindre, car nous
l’avons choisi, mais simplement de réaliser que tout cela n’aurait aucune chance d’être entrepris en dehors d’une
très forte motivation altruiste.

Aucun membre de l’équipe n’est rémunéré (pas plus que les partenaires bénévoles) et nous n’avons à ce jour
reçu aucune subvention : par manque de savoir–faire administratif sans doute, mais aussi et surtout parce que
notre logique est celle de la gratuité et du développement des échanges de services. Nous préférons mettre en
place un partenariat avec une ville pour bénéficier de la gratuité de locaux, plutôt que de chercher de l’argent
publique pour financer une location par exemple. Nous consacrons ainsi notre énergie à des collaborations, des
bénéfices mutuels, des associations, des démarches vertueuses avec le moins de flux financiers possibles. C’est
un choix, qui colle radicalement avec notre philosophie initiale, et si le développement de Phémina nous amène à
entamer des demandes de financement, ce sera avant tout pour des besoins d’investissements en matériel ou la
production de certaines expositions.
Les exposants sont-ils dédommagés de leurs frais ou rémunérés à Phémina ?
De plus en plus de festivals prennent en charge des frais ou assurent des productions d’expositions, ce qui est
une très bonne chose pour les photographes bien évidemment. Comme vous l’aurez compris, Phémina n’est pas
encore en mesure d’assurer ce genre de gratifications.

Il appartient à chaque photographe, ou futur(e) exposant(e), de juger si la vitrine que lui offre le festival, les
rencontres qu’il/elle peut y faire, les ventes possibles, l’expérience humaine qu’il/elle peut y vivre, sont un
bénéfice intéressant pour sa carrière, sa notoriété ou sa démarche artistique.
Nous faisons tout ce que nous pouvons pour que tous ces paramètres soient les plus réels et profitables
possibles pour nos exposants.
Le festival Phémina est un outil de promotion au service des photographes. Nous sommes avant tout là pour
ceux, et surtout celles, qui en ont besoin ou qui ont envie de partager leur travail, leurs valeurs avec le public :
nous existons pour les y aider, pas pour amplifier la notoriété de photographes déjà bien installés ou qui n’ont
pas besoin d’exposer. Et lorsque des photographes déjà largement reconnus nous font l’amitié de soutenir le
festival, c’est par solidarité avec notre démarche et l’envie d’aider une manifestation qui va, à leurs yeux, dans le
bon sens ; c’est notamment le cas des deux invités d’honneur que nous invitons chaque année.

Sur le plan légal, les choses évoluent certes, mais l’obligation de rémunération des exposants (droit d’exposition)
n’est effective que dans le cadre des institutions publiques ou d’expositions bénéficiant d’une subvention du
Ministère de la Culture. Ce qui n’est pas le cas de Phémina. Cette prise en considération du droit d’exposition est
tout à fait légitime, mais il faut aussi être vigilant sur ce qu’il risque d’impliquer dans la vie culturelle de nos
provinces en cas de généralisation systématique…
https://www.culture.gouv.fr/Sites-thematiques/Arts-plastiques/Actualites-du-reseau/La-remuneration-du-droit-de- presentation-publique
Les frais de dossier servent essentiellement à couvrir l’assurance de l’exposition (20€). A noter enfin que le festival
Phémina est gratuit : nous avons toujours milité pour le libre accès au festival pour tous, notamment les gens les
plus modestes. Et nous espérons bien tenir ce cap le plus longtemps possible !»

Fabrice Milochau
Président du festival

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