Phémina 2020

Isabeau de Rouffignac

De formation graphiste, j’ai longtemps travaillé en agence en tant que directrice artistique, puis j’ai choisi le statut d’indépendant, plus libre. Ainsi, j’ai pu me consacrer à la photographie à partir des années 2000. En 2016 je décide de me consacrer entièrement à la photographie. Grâce une formation initiale intégrant le travail de l’image et une pratique photographique de longue date, j’ai ressenti le besoin d’aller plus loin, d’interroger mon écriture. Afin de construire cette démarche, j’ai suivi entre 2016 et 2018 plusieurs workshops et formations à Arles, aux Gobelins à Paris ou à la Cifap à Montreuil. En novembre 2018, j’intègre le studio Hans Lucas. Aujourd’hui, j’explore la complexité d’autres cultures sur lesquelles je porte un regard personnel, toujours curieux et naturellement empathique, avec une approche mêlant le documentaire et une démarche résolument artistique. Cette ligne de conduite est un fil qui traverse mes travaux et construit leur cohérence : partager avec l’autre, se connaitre, prendre le temps, apprendre sa langue, se faire oublier. Ainsi, j’ai suivi un facteur indien dans ses tournées aux confins du désert, j’ai découvert la médecine traditionnelle akha en Thaïlande et partagé la vie des populations akhas, enfin j’ai remonté les traces du génocide des Khmers rouges au Cambodge. Mes derniers travaux portent sur l’Inde et sont des plaidoyers. A Bhopal, ils pointent les conséquences de la pire catastrophe chimique que le monde ait connu, et à Rajsamand, il raconte les conditions de travail difficiles des mineurs.

EXPOSITIONS

Bhopal, des saris pour mémoire -Septembre 2019 : Les Photaumnales de Beauvais (60) -Juillet : les nuits photographiques de Pierrevert (projection)-Mai-Juillet : Laureate du Prix Sophot – Exposition à la Galerie fait & Cause – Paris.- Mai 2019 : finaliste de la bourse des Amis du Musée Albert Kahn- Mai 2019 : Les Boutographies – Montpellier (34) (projection)- Mars 2019 : les Photographiques du Mans (72)- Octobre 2018 : Monat des Photographie-Off-Berlin-Allemagne (projection)- Octobre 2018 : Festival Chroniques Nomades – Auxerre (89) …

Bhopal, des saris pour mémoire

Bhopal leur colle à la peau. Fallait-il déposer devant elles ces saris  que j’ai créé, imprimés de coupures de presse racontant cette nuit de décembre 1984 où le gaz mortel s’est insinué partout dans la ville, d’imageries médicales où l’on devine les ravages silencieux qui finissent par exploser et laissent les corps épuisés, du squelette de l’usine comme une statue figée qui rappelle que la page n’est pas tournée, de ces vues des alentours, là où, défiant l’impensable, les familles vont pique-niquer comme si de rien n’était ? Elles les ont dépliés, se les sont appropriés, s’en sont drapé et m’ont regardée ou ont préféré m’offrir leur dos, juste leur silhouette comme une image figée …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

%d blogueurs aiment cette page :